Ville ancienne aux recoins évocateurs et chargés d’histoire, Potenza, le plus haut chef-lieu régional d’Italie (819 mètres au-dessus du niveau de la mer), est aujourd’hui rajeunie et moderne. Son passé est inscrit dans les pierres de bâtiments séculaires, de maisons basses flanquées au fil des ans de palais et d’imposants bâtiments entourés de ruelles qui étaient autrefois les rues principales d’une ville bâtie autour de la demeure seigneuriale. Une ville stratégiquement perchée sur une colline qui s’est intégrée à un ensemble urbain plus structuré, le centre historique d’une ville qui s’étendait au-delà des remparts médiévaux gagnant du terrain et de la hauteur, se transformant en une cité verticale traversée par d’innombrables escaliers qui lui ont valu le surnom de «Ville des escaliers». En effet, tout le centre habité a été construit sur le decumanus principal, la «strada Pretoria», qui est aujourd’hui le centre névralgique de la ville, un lieu de rencontre, de diverses activités commerciales et de fonctions administratives.
C’est de là que partent les petites ruelles qui mènent aux églises historiques, aux couvents et aux palais ayant appartenu à des familles nobles, transformés ensuite en musées ou en maisons dont l’architecture conserve encore des traces du passé. Une architecture lentement contaminée par des impulsions vers un avenir, que l’on retrouve dans les grands bâtiments construits avec des matériaux modernes, du Palais du Tribunal au siège de l’Université de Basilicate, dans les services de mobilité innovants, comme le système complexe d’escaliers mécaniques qui traverse une partie de la ville, se distinguant à l’échelle européenne par sa majesté, ou encore dans les parcours de santé et les nombreuses installations dédiées au sport.
Nature e Parcs
À Potenza, il y a de nombreux parcs entourés de verdure et des aires de jeux pour les enfants. En voici quelques-unes. Le Parc de Montereale est le parc le plus proche de la vieille ville et son nom vient de la colline sur laquelle il se trouve. Caractérisé par une dense pinède, il dispose d’espaces pavés équipés de bancs, de fontaines, de parterres de fleurs, d’une aire de jeux et d’une aire de restauration avec un bar, des éléments qui rendent encore plus agréable d’y passer son temps libre.
Même dans les zones les plus périphériques, il est possible de trouver des espaces verts équipés pour le sport et les jeux pour enfants, comme le Parco Europa Unita, dans le quartier de Poggio Tre Galli, et le Parc Elisa Claps dans le quartier de Macchia Romana.
De l’ancien Pont romain de San Vito à l’architecture futuriste du Pont Musmeci, il est également possible de se balader sur une longue promenade qui serpente entre les deux pôles face au fleuve Basento : c’est le nouveau Parc fluvial de Potenza. Un espace d’évasion avec une promenade au bord du fleuve animée en été par de petits kiosques et des plates-formes en bois équipées de tables et de canapés, un endroit idéal pour profiter de la nature offerte par ce coin de la ville.
Patrimoine Culturel
La Via Pretoria était la rue principale entourée de remparts qui s’étendaient de Portasalza au Château des Guevara, dont on peut aujourd’hui encore admirer la tour. Garant d’un important patrimoine culturel et artistique, le centre de Potenza est parsemé d’églises, de couvents, de galeries, de bâtiments historiques, comme le Théâtre Stabile, de lieux de rencontre comme la Piazza Mario Pagano, et de fragments d’histoire comme les portes qui interrompaient les remparts et étaient les entrées de la cité médiévale. Le long de la Via Pretoria, en partant de l’Église de Santa Lucia, il est possible de suivre les étapes architecturales les plus marquantes de l’ancienne ville enclavée entre les pôles ecclésiastiques de San Michele et San Gerardo, jusqu’à l’imposant Monastère de San Luca (qui aujourd’hui un poste de Carabinieri), les places et l’historique Palais Loffredo.
Le théâtre “Francesco Stabile”, du nom du musicien lucanien Francesco Stabile, est le plus prestigieux de la Basilicate. Proclamé “Théâtre historique lucanien” en 2014, il a été construit à partir de 1856 et n’a été inauguré qu’en 1881 à l’occasion de la venue à Potenza du roi Humbert Ier et de la souveraine Marguerite de Savoie. Pour certaines caractéristiques structurelles et esthétiques, il rappelle le San Carlo de Naples. Conçu comme la plupart des théâtres italiens, la scène et l’orchestre sont entourés par le parterre, le paradis et trois niveaux de loges. La façade est divisée en deux niveaux, surmontés d’un tympan au sommet et caractérisés par des côtés à bossage qui encadrent les différentes ouvertures. Les putti et les motifs floraux alternant avec des masques dorés et des scènes allégoriques constituent, au contraire, le leitmotiv de la décoration interne et du plafond. Ces éléments, associés à sa petite taille, en font un véritable joyau artistique pour des événements culturels prestigieux. La fascination du lieu est renforcée par la découverte du piano de Ruggero Leoncavallo, célèbre compositeur né à Naples en 1857, mort à Montecatini en 1919 et ayant vécu quelques années dans le chef-lieu lucanien où il y créa son plus célèbre opéra, “Pagliacci”.
Parmi le patrimoine culturel, on ne peut manquer de mentionner la « Parata dei Turchi » qui a lieu le 29 mai. Un long cortège de dames et de chevaliers, de Turcs et d’hommes du peuple, de lanceurs de drapeaux et de groupes folkloriques se déverse dans les rues de Potenza, un défilé itinérant qui traverse la ville jusqu’à la vieille ville. Avec de somptueux costumes et une grande théâtralité, il évoque ce que raconte la légende, à savoir que la libération de l’invasion turque s’est produite en 1111 grâce à l’évêque San Gerardo, saint patron de la ville. L’atmosphère festive qui imprègne la soirée anticipe l’événement purement religieux qui se tiendra le lendemain, caractérisé par une messe solennelle dans la Cathédrale de San Gerardo et une procession à laquelle tous les fidèles prennent part.